B SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS – Qu'est-ce que l'amour ?



Chers amis, le mot-clé de la liturgie de ce jour est l’amour. Qu’est-ce que l’amour ?

On peut en donner des définitions abstraites. Dieu, lui, a choisi de montrer son Amour d’une façon la plus concrète qui soit : en envoyant son Fils, qui se sacrifiera en donnant sa vie sur la croix pour nous tous, tous les pécheurs.

Aujourd’hui, dans l’Evangile, nous contemplons le Cœur blessé de Jésus, ce Cœur qui a tant aimé les hommes. Ce Cœur qui a proclamé la bonne nouvelle du salut pour tous les hommes, qui a guéri les malades, rendu la vie aux aveugles, libéré les possédés, pardonné à la femme adultère, montré la miséricorde du Père à la Samaritaine et à la pécheresse aimante… ce Cœur qui a aimé jusqu’à l’extrême, jusqu’à la croix.

Donc, aimer, c’est accepter de se laisser toucher, blesser par les autres. Leurs peines, leurs souffrances. Leur méchanceté même parfois… L’amour est une blessure.

Le récit de l’évangile de Jean évoque la lance qui perce le côté de Jésus : et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Le sang et l’eau, symboles de Vie. La Tradition chrétienne y a aussi très vite vu l’image des sacrements.

Nous sommes invités à boire spirituellement à cette blessure pour accueillir l’amour du Christ en nous : Comme Jésus l’avait proclamé à Jérusalem le dernier jour de la fête des Tentes : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi. Comme dit l’Ecriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. »

Dans la lettre aux Ephésiens, Paul promet que si nous laissons le Christ habiter en nos cœurs par la foi, et que nous sommes établis, enracinés dans l’amour, « Vous connaîtrez ce qui surpasse toute connaissance : l’amour du Christ et vous serez comblés de la plénitude de Dieu. »

=>Est-ce que je laisse Jésus habiter chaque jour mon cœur……… ? Mais il ne veut pas entrer seul dans mon cœur : il veut y entrer avec tous ceux qu’il met sur ma route, les bons et les méchants, les bien-portants et les malades, les riches et les pauvres, les proches et les étrangers… Il veut entrer avec tous ceux-là, et seulement avec tous ceux-là !

Aïe aïe aïe ! Je me rends compte que mon cœur est peut-être trop étroit ! Peut-être est-il même fermé à certaines catégories ? certaines personnes ?

Notre cœur est fait pour Dieu, oui ; il est consacré, au moins depuis notre baptême. Mais si je veux que cette consécration soit réelle, que ce soit vraiment l’Amour du Christ qui habite en moi, je dois accepter que mon cœur soit aussi blessé, ouvert aux hommes mes frères. Quels qu’ils soient. Le consacré n’est plus seulement celui qui met la chasuble pour célébrer la messe ou celui qui se dit chrétien, mais le consacré c’est celui qui sait se sacrifier pour Dieu en se donnant en nourriture pour le monde comme l’a fait Jésus.

Ce n’est pas anodin que l’Église ait choisi de célébrer le Cœur Sacré de son Maître un vendredi, et surtout un vendredi après le dimanche du Corps et du Sang du Christ, de la Fête-Dieu. Le vendredi c’est le jour par excellence de la miséricorde, voilà pourquoi à l’image du Cœur ouvert de Jésus, en tant que ses disciples, nous avons toujours à être saisis de pitié face au visage de l’autre qui se donne à nous comme étant faible et fragile, d’où notre vocation à le protéger.

Donc, célébrer le Sacré Cœur de Jésus c’est revoir l’état actuel de notre cœur. Notre cœur ne doit pas être un tribunal de grande instance, où nous jugeons, condamnons et lapidons les enfants de Dieu. Notre cœur doit plutôt être comme dit le pape François, un hôpital de campagne, où tous les blessés de la vie peuvent trouver accueil, écoute, réconfort, amour…

Oui, chers frères et sœurs, le cœur humain, comme le Cœur de Jésus, n’est pas fait pour juger, pour condamner et pour tuer ; il est fait pour aimer, un amour sans condition, qui porte au sacrifice dans le don de ce que nous sommes et de ce que nous avons.

Soyons fiers de nous sacrifier, de nous perdre, d’être pauvres de cœur, juste pour semer la joie autour de nous, juste pour voir l’œuvre de Dieu. Acceptons même les ingratitudes des hommes, car la seule raison de notre sacrifice est le sacrifice du Christ, c’est l’amour de son Cœur Sacré. Si on te demandait pourquoi tu aimes ? La seule réponse valable est la suivante : « J’aime parce que Dieu m’a aimé en premier, et son Amour m’oblige à consacrer mon cœur à l’aimer et à aimer mes frères et sœurs ».


Frères et sœurs biens aimés du Seigneur, alors que l’on commémore aujourd’hui le sacrifice de tous ces jeunes qui ont donné leur vie le 6 juin 44 et les mois qui suivirent pour libérer l’Europe du joug de l’Allemagne nazie, alors que retentit encore le fracas des armes en Israël, à Gaza, en Ukraine, prions pour que, le cœur blessé par tant de souffrances, nous devenions chacun de véritables artisans de paix afin de désarmer les haines en rappelant ce qui fait notre humanité commune et redonner espoir en la Fraternité.

Cœur Sacré de Jésus, blesse mon cœur de ton Amour pour tous mes frères. Amen.


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