B AVENT 2 - Lectio Divina

 

Pour changer un peu, en guise d’homélie, je vous invite à faire avec moi une petite « lectio divina », expression latine qui signifie « lecture méditée des choses divines » - une pratique qui vient des moines depuis le moyen-âge et qui est toujours pratiquée aujourd’hui.

Lisons ensemble le texte de l'évangile de ce dimanche, si vous le voulez bien, puis demandons-nous (en silence) :

Quels sont les mots qui me touchent dans ces textes ? – qui me parlent au cœur…

 Puis, méditons-les. 


COMMENCEMENT : Quelque chose de tout neuf est en route, comme une naissance. Dieu vient faire du neuf dans notre vie !

L’auteur, Marc, renvoie au premier livre de la Bible, la Genèse qui s’ouvre par ce même mot : « au commencement ». Marc compare les deux événements : La première création a été abîmée par le péché ; une nouvelle création commence avec ta venue sur la terre, Jésus. L’homme a refusé l’Alliance, l’amour de son Créateur : Dieu en Jésus vient prendre notre fragilité humaine pour mieux nous unir à sa divinité…

=>Est-ce que j’ai le désir que Dieu vienne faire du neuf dans ma vie ?

 

 


BONNE NOUVELLE : On a souvent traduit : « Bonne Nouvelle » par « Évangile » et l 'on a fait de cet « Évangile » un livre d’histoire qui raconte la vie de Jésus. En fait, « Evangile » est un mot grec (evangelion) qui veut dire « Bonne Nouvelle ». Quelle bonne nouvelle ? => C'est la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu et du salut qu’il nous apporte.

 

« Bonne Nouvelle de Jésus Christ » : il ne s'agit pas d'un livre, il s'agit de Lui, le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu venu nous dire cette Bonne Nouvelle, nous la faire expérimenter...

Il est, la Bonne Nouvelle vivante, l'Amour de Dieu incarné en personne !

Cette Bonne Nouvelle a commencé à sa naissance... Elle se poursuit aujourd'hui, et elle est proclamée jusqu'à la fin des temps !

=>Quand j’entends les mots de l’Evangile, est-ce que je cherche à voir en quoi ils sont concrètement « Bonne Nouvelle » pour moi aujourd’hui ? En quoi ils me disent l’amour de Dieu pour moi ?

 

 


« Voix de celui qui crie dans le désert » : Quiconque a parcouru les pays d'Orient, ou simplement la terre d'Israël, sait l'étendue des déserts, la hauteur des collines et la profondeur des ravins.
Dans le désert de nos vies, il y a aussi bien des ravins à combler et des collines à raser, des péchés et des entêtements… Et bien sûr dans ce monde qui est le nôtre : « Crier dans le désert » est devenu une expression en français. On a l’impression que personne n’entend, ne veut entendre… Un peu comme à la COP28, et les réactions molles à tous les lanceurs d’alerte… Or nous sommes menacés d’asphyxie spirituelle autant que climatique !

=>Quels sont les « déserts » dans ma vie ? Là où je me sens aride et sec, en manque d’amour, de fraternité, de foi ? Est-ce que je laisse se creuser des ravins d’indifférence, des montagnes de méfiance entre les autres et moi ? entre moi et Dieu ? 

 

 


« Préparez-le chemin du Seigneur, aplanissez sa route » nous demande-t-on. Ça y est ! Nous voici transformés en cantonniers, en ouvriers de chantier… Eh oui, attendre Dieu et le Royaume de demain, ce n’est pas acheter tout le pétrole du monde pour être sûr que nous aurons de quoi nous chauffer et nous éclairer jusqu’à son retour (d'ailleurs, une éolienne avec des capteurs solaires et une batterie serait de nos jours plus sympathique). Ce n’est pas non plus s’assoir par terre en regardant le ciel : Il faut se mettre en marche ! C’est ça, l’Avent, une attitude dynamique. Ce que je peux changer, améliorer dans ma vie, autour de moi, j’essaye de le réaliser, pas à pas, jour après jour. Mais j’essaye vraiment !

=>Est-ce que je me résigne devant mes défauts, je me contente de ma petite vie tranquille et je laisse le monde tourner à l’envers sans souci de ceux qui souffrent ; ou bien, avec la Parole de Dieu, je me mets en marche pour convertir mes idées toutes faites, mes désirs superflus, mes peurs et mes enfermements sur moi-même afin de m’ouvrir à Dieu et aux autres ?  

 


« Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi » :

D’un autre côté, il ne s’agit pas non plus d’aller sonner chez l’entrepreneur du coin en disant « vite, j’ai besoin de vos machines, le Seigneur arrive et il faut préparer une route. » D'ailleurs, nous la ferions où cette route ? Est-ce que je sais les plans, et les étapes du projet du Grand Entrepreneur (Architecte) ?

il s'agit tout de même de préparer la venue du Seigneur, de voir se réaliser la grande espérance du salut. C’est énorme ! ça nous dépasse, et on serait tentés de se décourager bien entendu…
Mais laissons là les gros engins, les pelles et les pioches. Dieu lui-même se fait l'ouvrier du chantier. Se convertir, c'est regarder qui il est vraiment et les dons qu'il propose : il parle au cœur de Jérusalem et lui pardonne son crime ; comme un berger, il porte sur son coeur l'agneau blessé... Voici que se dessine le visage de Celui qui vient, visage de pardon et d'amour.

 

=>Pour ouvrir dans ma vie (et dans le monde) une route pour Dieu, le chantier peut également apparaître énorme. Et c'est normal : si c'est cela le chantier du temps de l'Avent, il y aurait de quoi se décourager ! Est-ce que je compte vraiment sur Dieu, sur son Esprit-Saint dans lequel j’ai été baptisé, confirmé – et qui réalise lui-même l’essentiel si je le laisse faire ? si je le lui demande ? Ou bien je compte encore trop sur moi-même ?

 


 Et maintenant, tournons tout cela en prière :

 

Aujourd’hui, Seigneur, en ce début d’Avent, j’accueille ta Bonne Nouvelle

comme un nouveau commencement dans ma vie.

Cette Bonne Nouvelle, c’est toi-même, Jésus.

Toi seul peux nous donner la vraie vie, le vrai bonheur.

 

Jean Baptiste a proclamé cette Bonne Nouvelle à ceux qui venaient à lui.

Il était la voix qui l’annonçait, mais il ne l’était pas lui-même.

Tu nous appelle aujourd’hui au même témoignage :

Dans les déserts du monde, annoncer la puissance de l’Amour qui transforme et qui sauve.

 

Fais de nous, Seigneur, tes messagers, à l’exemple de Jean-Baptiste.

Que notre vie dise à tous la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui est Amour !

 

Montre-moi qui, ces temps-ci, a besoin de mon attention fraternelle ?




 

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