A TOUSSAINT - Faits pour la Vie !
Frères et sœurs bien-aimés,
J’ai une bonne nouvelle pour
vous ! …Et cela peut nous aider à contrebalancer toutes celles que nous
entendons tous les jours dans les médias, et qui ne sont franchement pas
folichonnes.
Cette bonne nouvelle, c’est
que nous sommes faits pour la vie – pas n’importe quelle vie, la Vie
Éternelle ! C’est ce que nous rappelle aussi la fête de la Toussaint. La fête de
la Toussaint est par essence la fête de l’Espérance. Nous croyons que ce n’est pas le tombeau qui termine
toute vie humaine, mais que toute vie humaine est appelée à la contemplation de
Dieu, à vivre avec Dieu pour toujours.
Quand il n’y a plus d’espérance,
et quand les temps sont difficiles - comme au temps actuel - ce n’est plus la
réalité actuelle qui peut satisfaire l’homme. Il y a donc un grand vide, une
grande souffrance. Ma crainte est alors qu’une société qui ne reconnaisse plus
Dieu et qui donc est une société sans espérance, cette société peut devenir tôt
ou tard une société laissant se développer la violence et les larmes. Parce que
la violence est une réponse à un désespoir.
Nous, nous croyons au contraire
que nous sommes faits pour la vie éternelle. Et
que cette vie éternelle nous permet de remettre toute chose en perspective,
même les moments difficiles. Et les Béatitudes que nous venons d’entendre en
sont le témoignage : même les moments difficiles, nous les remettons dans
la perspective d’une vie avec Dieu. Ils prennent sens.
Et nous avons aussi cette
certitude que nous n’emporterons rien de cette terre. « Le linceul n’a pas
de poche. ». De cette terre, nous emporterons simplement des gestes
d’amour désintéressés. Finalement, la Vie Éternelle nous invite à la
conversion permanente, parce que nous sommes invités, un jour, à contempler
Dieu. Donc, il s’agit de remplir sa vie terrestre de gestes d’amour
désintéressés – comme l’ont fait nos parents et nos ancêtres.
Aujourd’hui, nous faisons aussi mémoire
de ceux qui nous ont précédés. C’est important : nous ne faisons pas table
rase du passé. Nous montons sur les épaules des saints, connus et
inconnus, pour voir plus loin, pour voir la réalité spirituelle, pour connaître
Dieu. Ce qu’ont découvert un Saint Augustin, un Saint Jérôme, une Thérèse
d’Avila, pour les plus grands d’entre eux. Il est bon de faire mémoire dans une
famille d’une mère, d’une grand-mère, d’un père, d’un cousin ou d’un prêtre que
l’on a connus et qui nous ont aidés dans la vie spirituelle.
Parce que je fais mémoire de
ceux qui ont vécu dans la vie de Foi et qui, maintenant, je le crois dans la
Foi, sont avec Dieu, je demande aussi leur prière. C’est cela, croire en la
Vie Éternelle. Parce que le croyant n’est jamais seul. Je supplie alors la
Grâce de découvrir déjà les traces du Royaume dans ce monde et dans
l’invisible.
Oui, frères et sœurs, nous
sommes appelés, chacun d’entre nous, par la fête
de la Toussaint, à rentrer dans l’Espérance. A découvrir qu’il y a quelque
chose de plus grand qui se joue dans notre vie qu’une simple réalité humaine,
matérielle, tangible, économique… Croyons que se joue dans notre vie le face à
face avec Dieu.
Mais, pour que ce face à face
avec Dieu puisse trouver forme, creuser en nous une demande, il y a les
Béatitudes. Et j’aimerais méditer avec vous sur deux Béatitudes. Vous le
savez : la plupart des Béatitudes sont au futur. Mais, il en est deux
qui sont au présent. La première, qui les résume toutes :
« Heureux les pauvres de
cœur, le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux les persécutés pour la Justice, le Royaume des Cieux est à eux. »
C’est à dire qu’il y a quelque
chose de présent qui se joue dans ces
Béatitude. Nous pouvons toucher du doigt, par la Foi bien sûr, quelque chose du
Royaume de Dieu. Les autres Béatitudes sont au futur :
« Bienheureux les doux, ils
obtiendront la terre promise.
Bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés… »
« Heureux les
pauvres » : au fond, pour avoir cette intimité avec Dieu, pour
découvrir que l’Éternité se joue dès ici-bas, il faut avoir un cœur de pauvre, un cœur qui
accepte la Parole de Dieu, un cœur qui accepte la Parole du Christ qui nous
appelle à la conversion. Au fond, ces Béatitudes sont une invitation à la
conversion.
Avoir un cœur de pauvre,
c’est accepter de ne pas tout contrôler, accepter
nos fragilités, de ne pas les voir comme des menaces. C’est parfois accepter
de dépendre aussi. Avoir un cœur de
pauvre, c’est de ne pas mettre notre propre point de vue ou notre propre pensée
à l’origine de tout, mais de reconnaître qu’il y a un Dieu qui, lui-même, vient
nous éclairer par Sa révélation.
Oui, le cœur de pauvre, c’est
celui qui accepte de rentrer dans une intimité avec Dieu en sachant qu’il
a besoin de Dieu pour tout.
Frères et sœurs, la fête de la
Toussaint nous invite à une plus grande confiance en Dieu, une plus grande dépendance avec Lui.
Il y a tant de gens qui disent qu’ils n’ont pas besoin de Dieu. En fait, c’est
de l’orgueil !
Au contraire, vivre la
Toussaint, c’est reconnaître ce qu’il y a d’infini en nous, dans la dépendance : On le fait passer par la
porte étroite, par la porte des pauvres.
Pour ce qui est de la deuxième
Béatitude, celle des persécutés pour la Justice, elle est aussi au
présent. Cela signifie que, lorsque l’on rentre dans cette Béatitude, on goûte
déjà une anticipation du règne de Dieu. Cette
Béatitude rappelle cet autre passage : « Cherchez le Royaume de
Dieu et Sa Justice ». Être ajusté à Dieu ne fait pas seulement référence à la
justice humaine, mais « cherchez d’abord le Royaume » est d’être ajusté
à la Parole de Dieu. Essayer de vous laisser façonner par elle.
Cela nous oblige parfois aussi à
passer par des moments difficiles. Oui, la Vie Éternelle appelle aussi à rentrer dans la Passion du Christ,
d’accueillir cette passion de la main du Seigneur, ces différentes souffrances
non pas comme une désespérance, mais au contraire comme un appel à grandir dans
la confiance.
Frères et sœurs bien-aimés, nous sommes appelés chacun d’entre nous à témoigner de cette vie éternelle. Cela, par notre confiance, jour après jour, dans l’Amour de Dieu. Si on vit en pensant qu’un jour, on contemplera Dieu, en pensant qu’au bout il y aura cette rencontre, et bien ça change tout, toute notre vie. Comme dit Saint Jean : « Parce que nous Le verrons tel qu’Il est, nous serons semblables à Lui ». Puisse cette fête de tous les Saints nous rappeler que nous sommes faits pour Dieu, et que nous sommes faits pour la Vie Éternelle. Amen !
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