A AVENT 1 - Prends ton baluchon !
· « Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée; ils n’apprendront plus la guerre. »
· « Le salut est plus près de nous ; le jour
est tout proche. »
· « Ce sera comme au temps de Noé, du
déluge : ils ont été tous engloutis. »
· « Le Jour viendra comme un voleur. L’un sera
pris, l’autre laissé. »
Que
voilà une avalanche – je dirais même un « déluge » de nouvelles plus
ou moins réjouissantes, plus ou moins inquiétantes. On se croirait au journal
télévisé, avec les gros titres.
On
est tellement habitué à recevoir de tous côtés (la presse, les réseaux
sociaux…) un flot d’informations, parfois d’ailleurs contradictoires, qu’on n’y
fait plus vraiment attention. On retient ceci ou cela, puis le temps passe et
on a déjà oublié l’info qui nous avait marqué et fait réfléchir. Quant à ce
qu’une de ces infos change notre vie, c’est encore autre chose…
Il en
va de même pour la Bible, les Paroles de Dieu que nous entendons
dimanche après dimanche. On s’est habitué. Le côté tranchant, incisif de la
Parole s’est émoussé ; on la traite comme toutes ces nombreuses
informations qui déferlent sur nous sans vraiment nous toucher.
Pourtant,
il y a eu et il y a encore bien des personnes dont toute la vie a été
complètement changée, chamboulée par une Parole ou une phrase d’évangile qu’ils
avaient reçu comme une nouvelle qui leur était personnellement adressée :
Saint
Augustin, qui s’est converti en entendant dans son jardin une
voix d’enfant chantonner « prends et lis, prends et lis » et qui en
ouvrant l’évangile devant lui, a été complètement retourné…
François d’Assise, jeune et riche
flambeur, qui a trouvé le sens de sa vie en recevant la Parole par un pauvre
prêtre dans une église, « Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux
pauvres et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens et suis-moi. »
On
peut citer encore beaucoup d’autres convertis célèbres : Blaise
Pascal et sa « nuit de feu », Charles de Foucauld, Edith
Stein, Jane Fonda, la comédienne Anne Roumanoff et un certain
Barack Obama, alors sénateur de l’Illinois. Tous, à un moment donné, ont
été en contact avec la Parole de Dieu.
Même
la sulfureuse Lady Gaga a reconnu avoir été touchée par une phrase de
Jésus : « Voici que je vous donne un
nouveau commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés»
(Jean 13:34). Elle a posté sur les réseaux une photo la montrant aux côtés du
Père John P. Duffel, prêtre à New York. Elle le remercie pour sa « belle
homélie, comme toujours » et pour le dîner au restaurant. « J’ai été si émue
aujourd’hui, lorsque tu as dit : ‘l’Eucharistie n’est pas une récompense pour
le parfait mais la façon dont Dieu nous nourrit ».
Peut-être l’un ou l’autre de nous pourrait
également donner un témoignage d’un Parole qui les a un jour
touchés, et nourri… ? C’est ce que nous essayons de faire
au travers de nos groupes de partage biblique ou lectio divina. Oh,
que c’est beau, que ça fait du bien quand la Parole devient vivante et
qu’elle est alors grâce à ce partage Bonne Nouvelle pour chacun et
chacune !
PARTAGE,
c’est le mot retenu pour ce premier dimanche de l’Avent. Comme chaque année,
quand revient cette période qui nous prépare à Noël, nous avons l’impression
d’un éternel recommencement, que rien ne change vraiment en nous et autour de
nous. On peut même se sentir découragé quand on voit l’état du monde et
l’impuissance des pays à se mettre d’accord pour changer les mentalités.
Mais
justement, la Parole est là pour nous réveiller, et susciter
l’espérance qui met les gens en marche. « L’heure est venue de sortir de
votre sommeil, c’est le moment ! » nous crie l’apôtre Paul.
Comment
allons-nous vivre cet Avent 2022 ? Si Dieu vient à notre
rencontre, et je le crois vraiment, nous ne devons pas manquer ce
rendez-vous : Il est temps de prendre notre bâton de pèlerin, notre
baluchon, et de se mettre en marche vers Celui qui nous précède et nous ouvre
le chemin vers l’avenir.
Avec
Jésus, mais pas sans lui, si nous le décidons, nous construirons un monde
où
la paix et la justice prendront le pas sur la guerre et les inégalités. Cet avenir qu’annonçait déjà Isaïe : « De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, et de leurs lances, des faucilles. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on ne s’entraînera plus pour la guerre. »
Ce
n’est pas qu’un rêve, c’est un projet, le projet de Dieu. Et nous avons la
chance et la mission de pouvoir y collaborer, grâce à nos gestes de solidarité
et de partage, si insignifiants peuvent-ils nous sembler : tous ces gestes
réunis contribuent à changer le monde, en nous changeant nous-mêmes.
Reprenons donc, cette année encore, la route dans la joie et laissons-nous petit à petit transformer. Pas à
pas, avec notre baluchon de nos expériences de vie et de rencontres, et la
lumière des bougies de l’Avent qui grandiront chaque semaine, nous pourrons nous ajuster sans cesse davantage à la
Parole de Dieu que nous entendons à la
messe.
«Revêtons-nous pour le combat de la lumière» nous dit St Paul. Ce combat pour une vie digne pour tous, pour un monde où chacun trouve sa place et est respecté, il nous appartient de nous y
engager chacun selon ses moyens. La campagne d’Avent de Vivre Ensemble, cette
année, a pris pour thème le droit à l’alimentation. Interpellant quand on sait
que, rien que dans notre pays, 600.000 personnes ont recours à l’aide
alimentaire parce qu’ils n’ont pas de quoi subsister ! Dans nos baluchons
parfois bien remplis, nous trouverons certainement de quoi étoffer un peu les
baluchons trop maigres ! Merci de penser dès maintenant à la collecte
qui aura lieu les 15 et 16 décembre.
Frères et sœurs, tous ensemble et avec Ponpon
notre nouveau vicaire qui nous donné comme un cadeau en ce début d’Avent, partageons
la vie, nos moyens ; partageons la Parole et l’Amour qui vient de
Dieu ; alors, le rêve de Dieu d’une humanité nouvelle, d’un monde juste et
réconcilié se réalisera en nous et par nous, et Noël trouvera tout son sens.
SEIGNEUR,
FAIS DE NOUS DES PÈLERINS
Seigneur, fais de nous des pèlerins
heureux de partir chaque matin sur des routes nouvelles.
Des pèlerins contents de marcher avec leurs frères et sœurs
et soucieux de n’abandonner personne derrière.
Des pèlerins sensibles aux besoins de leurs compagnons,
surtout quand le pain diminue et que la route se fait longue.
Des pèlerins qui choisissent les routes accueillantes
de la fraternité et de la confiance.
Des pèlerins qui cherchent les puits de ta parole
dans le désert de leur solitude.
Seigneur, fais de nous des pèlerins
qui guettent les signes de ta présence dans le brouillard de leurs doutes.
Des pèlerins pressés de reprendre la route
aux lendemains des tempêtes que tu as apaisées.
Des pèlerins qui évitent les routes sans issues
du désespoir et du matérialisme.
Des pèlerins qui ne suivent pas les mirages d’autres biens
que ceux que tu nous demandes de rechercher.
Des pèlerins qui n’ont d’autre guide
que celui qui leur montre le chemin de la Vie.
Des pèlerins qui osent frapper à la porte du cœur des autres,
même quand elle est étroite.
Des pèlerins qui savent que ton royaume
appartient à ceux qui te suivent sur les voies de service.
Ginette April-Daigle, Pèlerins en marche 2003 n°2
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