FÊTE DE SAINT REMACLE - "Vous avez dit: reliques?"
« Que rien ne soit
perdu ! »
Chers frères et sœurs, résidents de la Maison de
Retraite du Pré Messire,
Aujourd’hui cette parole de Jésus prend tout son sens,
alors que nous fêtons saint Remacle, évangélisateur de l’Ardenne et
fondateur de notre abbaye de Stavelot. Il nous a légué avec tous ses
successeurs, saint Poppon, Wibald, les moines et les abbés qui ont poursuivi
son œuvre, une très longue histoire, un riche héritage spirituel que des
générations de chrétiens ont ensuite entretenu et repris à leur compte en se
l’appropriant.
« Que rien ne soit perdu. »
Et pour que rien ne soit perdu, qu’est-ce que le
Seigneur recommande, lorsque les gens eurent mangé le pain qu’il leur avait
donné après l’avoir multiplié ?
« Ramassez les restes ! » « Ramassez
les morceaux en surplus, afin que rien ne soit perdu. »
Quand j’étais petit, maman nous disait aussi toujours
de ne pas déjeter de la nourriture, et elle récupérait les restes qu’elle
savait si bien accommoder…
Les restes peuvent s’avérer quelquefois précieux. Pas
seulement les miettes de pain, mais il y a aussi les reliques.
Alors, justement, nous avons aujourd’hui, ici même
devant nous, une relique de saint Remacle ; et dimanche, lors de la
procession de la Fête septennale, nous avons porté en procession un certain
nombre de « reliques » de saints, que l’on a tirés du Trésor de
l’église saint Sébastien.
Je me suis penché sur la signification du mot
« relique » en cherchant dans les dictionnaires :
RELIQUE
Empunté au latin reliquia, plur. reliquiae « reste(s)
», sens spécifique « survivants »
(d'un combat); « restes, cendres d'un mort »
(d'où, dans la lang. chrét., le sens : − RELIG. Ce
qui reste, après sa mort, du corps d'un saint ou d'un martyr; objets ayant été
à son usage ou instruments de son supplice, considérés comme des objets sacrés
et auxquels on rend un culte.
− Par analogie : Objet auquel on
attache un grand prix, une grande valeur sentimentale et que l'on garde en
souvenir. Reliques de sa jeunesse, de son passé.
− Reste d'un temps révolu. Reliques de la fortune,
de la jeunesse, du passé.
− BIOL. ,,Espèce presque éteinte,
d'origine très ancienne et qui ne se rencontre que dans une aire limitée.
D’une certaine manière, chers Résidents, est-ce qu’on ne vous considère pas parfois vous aussi comme « des reliques » ….?
−> En tout cas, si je m’en tiens à la
définition, cela pourrait vouloir dire que vous avez une très grande
valeur ! Car non seulement vous êtes toutes et tous témoins
d’un passé dans un monde qui a beaucoup changé, mais aussi vous êtes un
maillon important, essentiel dans ce qu’on appelle la chaîne de la
Transmission.
L’avenir ne se construit pas sur rien. Il se construit
sur le passé et le présent, qui sont comme les fondations de la maison.
Or, comme dit l’apôtre Pierre, nous sommes chacune et chacun, et vous aussi
très chers Résidents, vous êtes des « pierres vivantes »
de la construction que le Seigneur édifie, le Temple spirituel, que Paul, lui,
dans la 1ère lecture, décrit comme un « corps » où
chacun a le souci de l’autre.
Chaque pierre a sa place dans la construction, celle
que Dieu nous a donnée. Tout le monde n’est pas apôtre ou prophète, professeur
ou évangélisateur comme saint Remacle, mais chacun est important,
quelque soit l’endroit où le Seigneur l’a mis et la mission qu’il lui a confiée
– que ce soit comme parent ou grand-parent, comme priant pour
l’Eglise et le monde parce qu’on ne sait plus faire autre chose, mais c’est
très très important comme l’a rappelé l’évêque dimanche quand il est venu ici.
L’Eglise compte sur vous !
« Ramassez ce qui reste pour que rien
ne soit perdu », dit Jésus.
−> Souvenez-vous que c’est avec le « petit
reste » d’Israël resté fidèle pendant l’Exil qu’après le retour au
pays, avec ce « petit reste », Dieu a relevé son peuple, l’a sauvé de
la disparition et de la dissolution dans le monde païen !
: On a quand même de beaux restes, non ?
Même si on a des cheveux blancs, et des mains qui tremblent, qu’on ne sait plus
marcher…, …du moment que le cœur est là, et qu’il est rempli d’amour
pour le Seigneur, qu’il est sensible et ouvert aux autres, et que tout cet
amour nous ne voulons pas le garder pour nous… ! Je le vois souvent, chers
Résidents, je le vois souvent cet amour, dans votre regard, votre sourire. Et
cela fait du bien !
« Pour que rien ne soit perdu. »
Alors cela nous rappelle une autre parole de Jésus,
avant sa Passion quand il a prié son Père pour ses disciples : « J’ai
veillé sur eux… afin qu’aucun ne soit perdu. » (Jn 17,12), et il accomplit
ce qu’écrit saint Matthieu : "Dieu ne veut pas qu’un seul de ces
petits soit perdu" (Mt 18,14).
: Si nous avons horreur de perdre un objet de valeur,
une « relique » de notre histoire, Dieu a encore plus, encore bien
davantage horreur de nous perdre, nous, ses enfants ! Même une seule
de ses brebis… tellement nous sommes précieux à ses yeux ! Plus que toutes
les reliques du monde !
Et là, aujourd’hui, il veut nous faire un cadeau, pour nous montrer combien nous sommes précieux pour lui, pour nous soutenir sur notre chemin du grand âge et nous donner sa force, sa paix dans toutes nos épreuves de santé et nos difficultés :
C’est le Sacrement de l’Onction des Malades. Vous
savez ce que c’est, un Sacrement, n’est-ce pas ? C’est un Signe de la
tendresse de Dieu qui réalise une action dans notre cœur, notre corps, notre
âme, pour nous aider dans les différentes étapes de la vie. Le Sacrement des
Malades est le Sacrement pour le temps de la maladie mais aussi du grand âge et
de la fragilité. Recevoir le Sacrement des Malades est un geste de foi et
d'espérance. C'est demander à Dieu la force dans l'épreuve et le soutien dont
on a besoin... Attention, ce n’est pas le « sacrement des
mourants », il est fait pour la vie ! Et on peut le recevoir
plusieurs fois suivant son état de santé.
Nous sommes deux prêtres pour donner le
Sacrement ; si vous voulez le recevoir, vous dites votre
prénom au prêtre qui s’approche de vous ; alors il va vous imposer
les Mains... C'est le geste de Jésus sur les malades pour les confier à la
protection de Dieu et appeler sur eux la Paix, la Joie, la Vie...
Ensuite il vous fera une onction d'Huile bénite sur
le front et dans la paume des mains. Jésus,
nous dit St Marc, envoyait ses apôtres imposer les mains aux malades et faire
sur eux une onction d'huile, en signe de remède, de réconfort et
d'apaisement...
Voilà, c’est un moment très beau et très fort, le
Seigneur vient vous rejoindre, vous toucher maintenant… Et avant de
commencer, nous prions avec l’Eglise :
Prions
ensemble pour que l’amour de Dieu vienne vous visiter et vous aider :
Pour
que ton amour, Seigneur, vienne visiter et fortifier tous ceux que nous te
présentons ce matin : Nous te prions.
Pour
que tu les délivres du péché et de toute tentation : Nous te prions.
Pour
que tu les délivres de tout mal : Nous te prions.
Pour
que tu soulages la souffrance de tous les malades, ceux qui sont ici et ceux
qui sont chez eux ou à l’hôpital : Nous te prions.
Pour
que tu assistes tous ceux qui servent et soignent les malades, le personnel de
la maison de repos, les infirmières… : Nous te prions.
Pour
que tu donnes vie et salut à nos frères et sœurs à qui nous allons imposer les
mains et donner l’onction : Nous te prions.
Nous
sommes rassemblés en ton nom, Seigneur, écoute notre prière. Regarde avec bonté
celles et ceux avec qui nous te prions aujourd'hui, nos sœurs et nos frères
affaiblis par l’âge et les infirmités et accorde-leur la force dans
l'épreuve ; donne à tous ceux qui souffrent le soutien dont ils ont
besoin. Toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles. Amen.
Action de grâce pour l’Huile sainte
Nous
te rendons grâce, Père, car c’est toi qui sanctifies toutes choses, c’est toi
qui as béni cette huile par la puissance de ton Esprit. Manifeste encore ton
amour pour tes serviteurs qui vont recevoir l’onction avec foi. Accorde-leur,
nous t’en prions, si c’est ta volonté, la santé du corps et de l’esprit, par
Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Prions tous en silence pendant que les prêtres passent
au milieu de vous.
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