B CAR 04 - "Dieu a tant aimé le monde"
4e dimanche du Carême – B « Dieu a tant aimé le monde » (2024)
Ah, eh bien ! Il en a du mérite, Dieu, vous ne
trouvez pas ?
« Dieu a tant aimé le monde », écrit Saint Jean. Ce monde, pas un autre ! Héé oui !
Dieu aime
notre monde, il nous aime malgré nos violences, nos
injustices, nos faiblesses et nos péchés. «Dieu
a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique ». De mieux en mieux. Il est fou, ce
Dieu-là !
L’humanité
est malade et sous l’emprise des forces du mal et de la mort : guerres,
destruction, violence...On le voit tous les jours, que ce soit à Gaza, en
Ukraine, au Congo... mais aussi chez nous, près de nous. Mais il existe une autre force, une Force de Vie
qui unit au lieu de diviser, apaise au lieu d’angoisser, guérit au lieu de
blesser... Cette Force nous invite à plus de justice, de paix et de fraternité.
Elle est cachée dans l’Evangile : LA BONNE NOUVELLE - pour moi, pour
vous, pour tous.
«Dieu a tant aimé le monde». Ces
quelques paroles expriment tout le fond du message chrétien. Paul Claudel
écrivait : «Nous ne sommes pas chrétiens parce que nous aimons Dieu mais
parce que nous croyons que Dieu nous aime».
Nous savons
que nous ne pouvons pas nous en sortir seuls, et plus
nous vieillissons, plus cette vérité devient évidente. Je ne sais si vous avez
déjà vu dans un film cette scène où une personne essaie, de ses propres forces,
de se sortir des sables mouvants.
Plus elle se débat, plus les sables l’attirent vers le gouffre. Seule une main
extérieure, peut l’aider à s’en sortir. Nous vivons tous dans des sables
mouvants et la main de Dieu est notre seule perche de secours.
De nos
jours, nombreux sont ceux qui ressentent une sorte de pessimisme
vis-à-vis du mal dans notre monde et la société : «le monde est pourri... il
n’y a rien à y faire : violences, prises d’otage, égoïsmes collectifs, fraudes
gigantesques, dépravation morale, drogue, guerres»... Nous avons parfois
l’impression que le monde traverse une époque glaciale où manque la chaleur de
l’amour. Mais pourtant, l’amour de Dieu est toujours présent dans ce froid
hivernal.
De façon
visible ? Non, pas toujours. Mais réelle, oui, je le crois. Mon vieux curé
maître de stage priait chaque jour avec ces paroles de Chiara Lubich : « …Et que je sois certain que jamais
comme aujourd’hui tant de lumière et de feu circulent souterrainement dans le
monde… »
Grâce à son
fils et à l’Esprit Saint, le Père veut redonner à notre monde une vie nouvelle,
nous permettre de passer des ténèbres à la lumière, du péché à la grâce, de la
haine à l’amour, de l’incrédulité à la foi, du découragement à l’espérance, de
la mort à la vie. C’est le mouvement pascal, la dynamique même que nous
essayons de pratiquer (de ranimer) durant le carême.
Le texte que
nous venons d’entendre fait partie du dialogue
de Jésus avec Nicodème. Nicodème qui rencontre le Seigneur pendant la nuit
est un chercheur de Dieu. Étant membre du Sanhédrin, il défendra Jésus lors du
procès du vendredi saint et, après la mise à mort sur la croix, il l’ensevelira
dans une tombe toute neuve. Ce chercheur de la lumière dans la nuit de ses
peurs et de ses doutes, a pressenti une lueur d’espoir en Jésus. Et ça c’est
beau, ce témoignage que St Jean nous rapporte dans son évangile ! Je me dis qu’on devrais tous être des
« Nicodème » !
Connaissant si
bien ce verset « Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son propre
Fils… », est-ce qu’on peut passer à côté sans être touché ? sans
découvrir ce trésor caché ?
…Si ce n’est pas
votre cas, eh bien permettez-moi de me
confesser, c’était le mien. Pendant des années je l’ai lu sans m’y arrêter
ou en être touché. Je dis merci à Dieu aujourd’hui de m’avoir ouvert les
yeux sur cette profonde et puissante
déclaration d’amour, car c’en est une : Dieu m’a tant aimé, qu’il a envoyé son propre Fils pour me sauver…
=> Frères et sœurs, interrogeons-nous :
Faisons-nous partie de ces pessimistes qui décident que ce monde est
foutu irrémédiablement, et que donc ça ne vaut même pas la peine de se fatiguer
à annoncer Dieu à ceux qui n’en ont de toutes façons rien à cirer ; ou
bien croyons-nous vraiment – et c’est ça que saint Jean appelle « venir
à la lumière » que « Dieu a
tant aimé ce monde, qu’il aime tant ce monde et chacun de ses habitants, qu’il
nous donne sans cesse Jésus pour nous sauver de nous-mêmes » ?
Le message
du Carême est un message d’espérance : notre vie n’est pas un
voyage sans but et sans espoir. Notre vie n’est pas une «passion inutile» comme l’affirmait Jean-Paul Sartre, mais un
voyage vers la Lumière et la Vie qui est le Christ : Chaque dimanche, nous
nous rassemblons pour célébrer notre espérance chrétienne : «Dieu a
tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que celui qui croit en
lui ne meure pas mais qu’il ait la vie éternelle»
Interdiction de désespérer, ni des
autres, car « Dieu a tant aimé le monde », ni de soi-même,
car « Dieu m’a tant aimé », il m’aime tant qu’il me donne son
Fils et la vie éternelle.
Merci Seigneur !
Tu
sais, j’ai parfois du mal à le croire, comme Nicodème je viens à toi dans la
nuit…
Et
Toi, tu me révèles l’Amour infini du Père pour moi et pour le monde.
Avec
Toi, Jésus, il m’a tout donné :
sa
Paix, sa Lumière, sa Force, sa Vie… tout ce dont j’ai besoin est en Toi.
Si j’accueille la grâce de te
reconnaître comme le Sauveur du monde,
alors aucune autre puissance ne pourra
rien contre moi, contre nous.
Nous
pourrons marcher dans la sérénité de ceux et celles qui se savent faibles
et
dont la seule force en ce monde est l'amour ;
Nous
pourrons affronter les épreuves quotidiennes de la santé,
de
la vie familiale, du travail ou du chômage.
Nous
pourrons prendre notre part des luttes que mène l’humanité
contre
la faim, la maladie et la guerre.
Même
si nous sommes faibles, avec toi Jésus,
nous pouvons faire de grandes choses.
«
Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »
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