C DIM 22 - Dieu des armées ou désarmé ?

 Dieu des armées ou Dieu désarmé ? – 22ème dimanche C

 





Depuis six mois, on se bat en Ukraine. Chrétiens contre chrétiens.

Même culture, même langue ou à peu près, même religion.

Lors de la dernière guerre mondiale, les soldats allemands portaient sur la boucle de leur ceinturon l’inscription : « Gott mit uns » « Dieu avec nous ! »

 

Dire qu’il a fallu des siècles -et c’est pas encore fini-

pour que le Dieu des armées soit enfin adoré comme le Dieu dés-armé !

Oui, un Dieu qui aime sans condescendance,

dont la grandeur est de pouvoir tout ce que peut l’amour, jusqu’à l’effacement de soi. 

 

Jésus est témoin de cette humilité aimante quand il lave les pieds aux siens.

Et quand il nous dit d’aller vers la dernière place.

Une fois de plus, il secoue les consciences !

Il nous rappelle que tout être humain a droit au respect.

Même et sans doute surtout celui qui ne me ressemble pas.

 

"Quand tu donnes un dîner, n'invite pas tes amis, tes frères, tes parents, ni de riches voisins."

II parlait de repas au Royaume de Dieu.

Et voilà qui nous change de nos façons de faire. De nos donnant-donnant.

Je t'invite, tu m'invites ; je te donne, tu me rends.

Et de tous nos calculs, et de nos intérêts. De nos invitations qui sont intéressées.

Et des gestes qu'on pose pour être récompensé, pour mériter le ciel.

Du souci de choisir la bonne religion pour y avoir accès, sans crainte de se tromper.

Mais voilà, avec Dieu, pas de contrepartie.

=>Au Royaume de Dieu, le repas est gratuit.

 

"Quand tu donnes un festin, avait-il ajouté, invite ceux et celles qui n'ont rien à te rendre, les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles."

Mais voilà qui était un propos scandaleux, parce que ces gens-là étaient tous des impurs

et ne pouvaient même pas avoir accès au temple.

Et ainsi voilà que nous devions inviter les rejetés,

les exclus de la société comme ceux de l'Eglise :

immigrés que l'on chasse, travailleurs qu'on refuse, comme aussi ceux et celles qui ne sont pas en règle et qu'on excommunie.

=>Au Royaume de Dieu, le repas est gratuit et pour n'importe qui.

 

Alors on comprend mieux quand il a dit aussi :

"Quand tu es invité, ne va donc pas te mettre à la première place mais choisis la dernière. Alors, quand il viendra, le maître de maison dira devant tout le monde : avance donc plus haut."

Et ainsi on saisit qu'il ne s'agit pas là de règles de politesse.

Mais de sa volonté de faire que les derniers soient, chez lui, les premiers,

les pauvres avant les riches, les petits avant les grands.

Alors, vous qui peinez, qui n'avez pas de chance, qui vous sentez rejetés,

gardez donc confiance.

=>Au Royaume de Dieu, le repas est gratuit et vous serez à l'honneur.

 

Désormais, il n'y a plus de "places à choisir".

Il n'y en a qu'une : celle que lui, Jésus, occupe et qu’il veut partager avec nous tous :

« Que là où je suis, qu’ils soient aussi avec moi » :

De la dernière place, de la croix, il nous conduit à la première – droit dans le cœur du Père !

=>Voilà le repas éternel, annoncé et commencé par ses repas de la terre.

 

 

Seigneur Jésus, tu es venu dans le monde

pour servir et non pour te faire servir.

Sans hésiter, tu as choisi la dernière place,

celle que personne ne convoitait.

Tu as pris le parti des petits et des sans-grade.

 

À nos repas de fête, tu nous demandes d'inviter,

en lieu et place des riches voisins,

de nos proches amis de même rang et qui ont de quoi rendre la politesse,

d’inviter les pauvres et les blessés de la vie,

car ceux-là n'ont rien à offrir en retour.

 

Grâce à toi, Fils bien-aimé du Père,

nous découvrons que Dieu est puissance illimitée de générosité,

de tendresse et d'effacement de soi.

« Heureux les invités à ton repas, Seigneur !

Nous ne pourrons jamais égaler ta prodigalité.

Garde-nous dans l’humilité !

 

 

« Garde-nous tout petits devant ta face, simples et purs comme un ruisseau ;

Garde-nous tout petits devant nos frères, simple chemin devant leurs pas !

 

Les mains ouvertes devant toi, Seigneur, pour t’offrir le monde,

Les mains ouvertes devant toi, Seigneur, notre joie est profonde !


Mon fils, accomplis toute chose dans l'humilité, et tu seras aimé plus qu'un bienfaiteur.  Plus tu es grand, plus il faut t'abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur.  La puissance du Seigneur est grande, et les humbles lui rendent gloire.  La condition de l'orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui.  L'homme sensé médite les maximes de la sagesse; l'idéal du sage, c'est une oreille qui écoute.

 


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