A PAQ 01 - "Elle court, elle court... l'eau du baptême"

 Homélie du Jour de Pâques


Mon Dieu qu’on a de la chance ! 2 baptêmes tantôt, et 2 après la messe ;  2 premières communions, NON ! 40 – 50 premières communions : car chaque fois qu’on communie ça doit être comme la première fois – une Rencontre avec Jésus ressuscité !

Je voudrais dire merci à Hestayre, Mealodhine et Mia de nous faire ce cadeau de demander le baptême et la communion aujourd’hui. Et aussi à tous les jeunes qui demandent un sacrement. Il y a aussi deux jeunes adultes de 22 et 24 ans, Laura et Dylan. Ils nous apportent un sacré coup de jeune dans notre Eglise ! Ils nous rappellent aussi la ferveur, la joie de nos premières émotions religieuses…



Je sais pas si vous avez remarqué, mais ça court beaucoup dans l’évangile aujourd’hui… Surtout deux personnages : qui ? …..

…………………..  Et pourquoi donc est-ce qu’ils courent ?? …………………..

Et qui est arrivé le premier ? …………celui qui courait le plus vite, évidemment : saint Jean ! Les jeunes courent toujours plus vite que les vieux. Et qui a cru le premier, Pierre le vieux ou Jean le jeune ?


Donc, vous, les jeunes, vous avez une longueur d’avance sur nous, les vieux !

C’est l’occasion de se rappeler ce qu’est le baptême ; parce que nous on l’a reçu tout petits, on ne se rappelle plus de rien !

Le baptême, ça vient de loin. Une histoire qu’on a racontée hier à la Veillée pascale : c’est l’Exode, l’histoire de la libération du peuple hébreu qui était esclave en Egypte. Ils ont fui de nuit, très vite, des milliers d’hommes, ils n’avaient pas eu le temps de faire lever la pâte des pains et ont mangé debout le pain non levé et de l’agneau comme on le rappelle chaque année le Jeudi-Saint. Ça s’étirait comme une caravane immense de migrants…


Et voilà que les hébreux étaient pris au piège : devant eux la mer rouge leur barrait la route et derrière l’armée égyptienne tentait de ramener le peuple à l’esclavage. Autrement dit le peuple hébreu n’avait pas grand choix : soit il se rendait à l’armée égyptienne soit il se jetait à la mer et tentait, au risque de mourir noyés, de rejoindre l’autre rive, le pays de la liberté. On comprend leur hésitation. Mais dans un geste de confiance en Yhwh ils se lancent dans la mer. A cette confiance Yhwh répond en les sauvant de la mort de l’esclavage et en les faisant parvenir dans la terre de la liberté. On a appelé ça le « passage », Pesah en héb, mot Pâques.



Nous pouvons faire le parallèle avec Jésus qui s’est trouvé dans la même situation, le même dilemme que le peuple hébreu. Pendant 30 ans il a vécu paisiblement avec ses parents à Nazareth. Mais, garçon intelligent et sensible il va ressentir toute la douleur de son peuple opprimé, esclave des grands, prisonnier d’une religion légaliste qui culpabilise et enfonce encore davantage les malades et pécheurs.

Jésus, comme un nouveau Moïse, veut libérer son peuple. Il prend sa défense jusqu’au jour où, comme les hébreux devant la mer rouge, il se voit acculé aussi à un choix douloureux :

- ou il se tait, rentre dans les rangs et perd sa liberté, ou :

- il fait confiance au Père, il continue son combat mais risque la mort.  Et comme le peuple, c’est le choix qu’il va faire : il choisit de risquer le passage de la mer, le passage de la mort.  Mais à nouveau comme le peuple hébreu, le Père, qui approuve son choix, ne l’abandonne pas, il le sauve de la mort et le relève. 

Nous comprenons pourquoi le mot « pâques » signifie « passage ».



=>Tout ceci nous aide à comprendre aussi le sens du baptême.  Le baptême est aussi un passage. Baptisés nous sommes, à la suite des hébreux et de Jésus, confrontés au même choix.

-D’une part nous pouvons opter pour une petite vie paisible et tant pis pour toutes les soumissions, les écrasements surtout  des autres qui sont victimes de la violence, de l’injustice dont nous sommes les complices.

-D’autre part nous pouvons choisir l’engagement pour la liberté, la justice et la vie… au prix de certaines morts à notre confort, nos tranquillités.

 


Le rite du baptême qui à l’origine n’était célébré qu’une fois l’an, à la veillée pascale, est en quelque sorte la répétition (actualisation) :

-        du passage de la mer rouge vers la terre promise

-        et passage de la mort à la résurrection de Jésus. C’est ce que l’Evangéliste a voulu exprimer lorsqu’il dit que le centurion perça le cœur de jésus et qu’il en sortit du sang et de l’eau.

Le baptême est aussi naissance de l’homme nouveau càd de l’homme qui veut rompre avec la mort sous toutes ses formes : convoitise, course au pouvoir, exploitation des faibles…

Et enfin le baptême est libération du mal, libération qui nous rend aptes, capables d’entrer dans une alliance d’amour.



En ce jour de Pâques nous sommes tous invités à nous rappeler notre propre baptême et celui de nos enfants.  Symboliquement nous avons été plongés dans l’eau, signe de mort, pour renaître à une autre vie, celle d’enfants de Dieu. Ce geste rappelle que nous n’appartenons à personne, mais seulement à qui nous nous donnerons librement dans le service et l’amour, comme Jésus.

  



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