A DIM 12 - Comme des saumons
C’est certain :
être croyant, c’est être différent !
Et ce n’est pas
facile !
Le prophète Jérémie
en a fait l’amère expérience : « A longueur de journée, la
Parole du Seigneur attire sur moi l’injure et la moquerie. »
Le psalmiste
confirme : « C’est pour toi que j’endure l’insulte (…), je
suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. »
Et Jésus, si j’ose
dire, enfonce le clou : il vient d’annoncer à ses disciples qu’ils seront persécutés
à cause de son nom, mais il ajoute : « Ne craignez pas ceux
qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme. »
Et il nous invite au
courage de la mission : « Ce que je vous dis dans les
ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de
l’oreille, proclamez-le sur les toits. »
Telle est aujourd’hui
encore l’étrange situation du disciple de Jésus : ne pas être dans l’air
du temps, mais témoigner du Christ « à temps et à
contretemps », et en vivre, quels qu’en soient les risques.
« Ne prenez pas
pour modèle le monde présent », écrivait St Paul (Rm 12,1-12).
Il est vrai que
proclamer un Messie crucifié n’a jamais été et ne sera jamais dans l’air
du temps !
=> Alors, c’est
vrai, les chrétiens d’aujourd’hui comme ceux d’hier sont un peu comme des
saumons.
Oui, oui, des
saumons !
Vous avez sûrement
déjà vu ces images magnifiques de saumons argentés quittant l’océan pour
remonter les fleuves et les rivières, jaillissant hors de l’eau, survolant les
barrages, les roches et autres obstacles naturels.
Ils retournent chez
eux, à la source, là où ils sont nés, pour à leur tour, donner la vie.
C’est un vrai
travail, épuisant, dangereux, que de remonter ainsi le courant sur des
kilomètres et des kilomètres.
Beaucoup mourront épuisés
avant la fin, ou happés par un prédateur, ou échoués sur un rocher, un
barrage...
Mais aller en sens
inverse du flux est un impératif porteur de vie, leur instinct est
infaillible !
Seuls les poissons
morts descendent au fil du courant !
Les baptisés,
eux , sont (ou devraient être) des saumons d’eau vive !
On se souvient que le
symbole du poisson désigne les chrétiens sur les murs de catacombes des
trois premiers siècles.
Ces poissons-baptisés
ne se modèlent pas sur le monde présent et entreprennent comme les
saumons leur remontée à la source.
La source, c’est le Christ, la
croix, la Parole de de Dieu, sources de vie nouvelle, source de vie éternelle.
Ne pas épouser l’air
du temps, oser être différents, quitte à être minoritaires, …ce n’est pas
pour autant s’opposer à tout, tels des prophètes de malheur.
Bien au contraire, le
Concile Vatican II nous invite à « discerner les signes des temps »,
à reconnaitre et à nous réjouir de tout ce qu’il y a de beau et de bon dans la
vie des hommes d’aujourd’hui… Mais, en remontant toujours à celui qui en
est la source : le Christ, mort sur la croix et ressuscité
au matin de Pâques pour nous donner la vie, sa vie.
=> Et lui aussi
a vécu à contre-courant , luttant pour nous conduire non vers les eaux
saumâtres de la Mer Morte, mais au contraire vers les eaux vives du baptême, « source
jaillissant en vie éternelle » (Jn 4,14) !
C’est la période
actuellement où de nombreux parents demandent le baptême pour leurs enfants, la
plupart par tradition, mais aussi des jeunes ou des adultes qui font la
démarche par eux-mêmes.
Ne devrions-nous pas,
nous les 'vieux' baptisés, retrouver le sens de notre baptême, et la vocation
qu’il nous offre ? Nous sommes appelés non pas à nous dissoudre dans
le monde comme le morceau de sucre dans le café, mais à vivre « sur les
toits », ouvertement, cette spécificité chrétienne que nous portons en
nous, avec la foi dans le Christ et sa force de résurrection. Chaque chrétien,
à sa mesure, est un levier que Dieu veut utiliser pour transformer le monde et
y mettre plus d’amour et de justice…
Pensons-y, au moment
où nous accueillons les nouveaux baptisés de ce mois de juin !
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