B PENTECÔTE - Le Défenseur sauve le match !
Les
équipes sont de même force, tout le stade est tenu en haleine.
Et
voilà que dans les tous derniers moments, quelques secondes avant le coup de
sifflet final, un des défenseurs est
un peu en retard sur une attaque surprise,
et
son adversaire en profite pour placer la balle dans les filets.
Quelle
déception ! Quel remord pour le défenseur !
A
ce moment-là, peut-être son entraîneur a-t-il compris que ses grands joueurs,
malgré
tous leurs talents, n’étaient pas…
l’Esprit-Saint !
« Mon Père vous donnera un autre Défenseur
qui
sera pour toujours avec vous : c’est l'Esprit de vérité » ,
disait
Jésus à ses amis.
Et
il ajoute, dans le passage de l’Evangile d’aujourd’hui :
« Quand il
viendra, lui, le Défenseur, l’Esprit de vérité,
il vous guidera vers
la vérité toute entière. »
Evidemment,
le Christ n’est pas un sélectionneur d’équipe, et le Saint-Esprit n’a pas
grand-chose à voir avec le foot, même si certains joueurs font des signes de
croix où s’appellent « Messi ».
Cependant,
je trouve que le titre de « Défenseur » lui va particulièrement
bien :
Sans
faille, toujours vigilant, l’Esprit-Saint est toujours là,
prêt
à surgir de nulle part pour protéger, pour défendre.
Il
se manifeste à travers mille occasions :
la
présence fidèle de l’ami, la parole innocente de l’enfant, l’idée qui rassemble
ou
la main qui réconforte... tel un souffle fragile.
Soudain,
on reconnaît sa présence et l’on se sent en sécurité.
Quelqu’un
est avec nous. Invisible, impalpable mais présent.
Une
force nous envahit et rien ne peut nous atteindre.
On
dirait qu’un voile invisible est venu nous couvrir
et
que rien ne nous fait plus peur.
Que
ce soit pour nous même, pour notre famille, ou pour notre communauté,
le
Défenseur nous protège de toutes sortes de dangers ou d’agressions.
Nous
le savons. Il est indestructible, infaillible. Il est tout-puissant.
Encore
faut-il faire appel à Lui !
Beaucoup
peuvent s’imaginer ne pas avoir besoin de ses services.
Se
croire suffisamment intelligents, suffisamment forts, pour régler les
difficultés, passer les épreuves, construire des projets sans lui.
Sans
doute serions-nous capables seuls de réaliser quelque chose.
Peut-être
même de grandes œuvres.
Mais
il est probable que cela s’écroulerait si l’œuvre ne reposait pas sur Dieu.
Il
pourrait bien y avoir une faille humaine, un orgueil, un grain de sable,
un
tout petit mauvais marquage (position sur le terrain),
qui
nous fasse perdre le « match » à la dernière minute…
On
pourrait avoir de beaux projets, construire l’Europe par exemple,
mais si Dieu n’y est
pas invité,
nous
pourrions devenir plus violents que fraternels…
une
Europe-forteresse, une Europe des riches et de la finance
contre
celle des faibles, des sans-travail, des sans-papiers…
Frères
et sœurs,
Prier
l’Esprit-Saint, inviter Dieu dans notre famille, notre milieu de vie,
s’engager
en tant que chrétien dans la société humaine,
ce
n’est pas faire la leçon à qui que ce soit…
C’est
seulement oser donner le meilleur de soi. Donner la part divine de soi.
Croire
que le Royaume instauré par le Christ est réalisable.
Ce
Royaume repose sur une fraternité, une entraide entre les peuples,
entre
les familles, entre les cultures.
L’ouverture
donne la vie. La fermeture, c’est l’enfer.
C’est
bien le sens du mot ‘enfer’ : enfermement.
Or,
à la Pentecôte, toutes les portes fermées, toutes les barrières ont volé en
éclat.
Saurons-nous
faire appel au Défenseur, non pas pour nous protéger d’un ‘étranger’ mais pour
lui offrir notre cœur, notre liberté de l’aimer ? Et d’être aimé de
lui ?
Faire
appel au Défenseur n’est pas un repli sur soi,
mais
une manière d’aller de l’avant, paradoxalement, de « passer à l’attaque » !
Non
pas pour détruire mais pour organiser autrement le monde.
Lui
donner une autre logique.
Un
partout, la balle au centre, et la coupe pour tous !
Mes
amis, pour que l’Eglise soit un cœur qui bat pour le monde, pour l’homme; pour
que le monde soit juste, prions le Christ de nous envoyer le Défenseur.
Qu’ensemble nous puissions atteindre ce but !
Amen !
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