C DEFUNTS 2 NOV - De l'absence à l'Espérance

 


Ton absence... 


Ils nous manquent !

Mon papa, ma maman… me manquent.

Mes amis me manquent.

 

Chacun de nous a déjà vécu cela :

-pour les uns, c’est un compagnon, une compagne de vie avec qui ils ont partagé 40, 50, 60 ou même plus d’années de complicité, de joies et d’épreuves ;

-pour d’autres, c’est un fils, une fille adorée, le soleil de leur existence qui n’est plus et qui laisse des cœurs déchirés à jamais ;

-pour d’autres encore, un frère, une sœur, un parent, un papy ou une mamy…

Chacun d’eux a laissé une empreinte profonde dans nos vies et leur disparition a créé un vide, une absence, un manque assourdissant.

 

Aujourd’hui, nous sommes là pour parler ensemble de ce manque, de ce vide.

 


Bien sûr, la fête des défunts n’est pas le seul moment où nous sommes conscients de ce manque ; nous le ressentons très souvent, parfois de manière sourde, parfois aigüe, dans notre chair, notre esprit, tout notre être. Et nous avons appris, vaille que vaille, à vivre avec cette absence...


Le fait de se retrouver en famille, en communauté, en Eglise pour faire mémoire de nos absents comme nous le faisons aujourd’hui en ce jour des morts, cela nous les rend en quelque sorte plus présents. En nous souvenant d’eux, en pensant à eux, nous les faisons exister, nous empêchons qu’ils tombent dans l’oubli. L’oubli qui serait comme une deuxième mort.

 

Cette démarche d’aujourd’hui a donc du sens. Elle répond à une attente humaine très profonde : la fidélité à ceux qui nous ont donné de leur vie, de leur amour. La fidélité à ce qu’ils furent, et à ce qu’ils nous ont transmis. Ce n’est pas rien ! C’est même un marqueur de notre commune humanité, le respect dû au morts et à leur souvenir.

 


Cela, même les incroyants le partagent avec nous. Mais la fête des défunts a aussi pour les croyants une dimension religieuse, c’est-à-dire d’espérance.

 

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que cette célébration des défunts a été placée le lendemain de la solennité de la Toussaint : à la Toussaint, tu vois le bonheur de ceux qui ont atteint le But et qui vivent pour toujours avec Dieu, les sanctifiés ; c’est l’Eglise d’En-haut, notre famille d’En-haut dont nous ne sommes pas séparés, car sans cesse ils intercèdent pour nous, ils nous tirent vers le Haut, vers Dieu. 



Et nos parents défunts en font déjà peut-être partie, dans la mesure où, vivants, ils se sont donnés au Souffle de Dieu, l’Esprit Saint. Mais ils sont aussi peut-être encore en chemin, comme nous, en chemin de transfiguration, de clarification, de purification dans l’Amour : Et c’est pour cela qu’on fait mémoire d’eux tous ensemble le lendemain de la Toussaint, le 2 novembre. On prie pour que le Seigneur achève en eux ce qu’Il a commencé au jour de leur baptême, et par la grâce de la Croix du Christ qui les délivre de leurs péchés, afin qu’ils aient part à sa Résurrection.

En fait, ces deux fêtes sont étroitement associées au point que souvent on les confond.

 


Comme la fête de Tous les Saints, la commémoration des Défunts est aussi une fête d’espérance. Nos morts ne sont pas simplement des « disparus », destinés à finir dans les limbes de l’oubli. Dieu se souvient de chacun d’eux, de tout ce qu’ils furent, à jamais. Et, comme dit une prière de la liturgie chrétienne en parlant du Seigneur : « Tu ne peux supporter que ceux que tu as a créés de Ta main ne soient plus. »

Notre prière nous apprend à transformer ce vide, ce manque que nous ressentons de l’absence des êtres aimés, en en faisant une invitation, un appel à mieux découvrir ce Dieu qui nous tend la main, le découvrir comme Celui qui peut nous faire exister.

 


Qu’est-ce que cela éveille en moi, cela ? Dans le Credo, à la messe, j’affirme avec mes sœurs et frères chrétiens : « Je crois à la Résurrection des morts, et j’attends la vie du monde à venir ». Simple formule de souhait (ben oui, on ne sait jamais, on n’a rien à perdre de toute façon) – ou déclaration ferme et inébranlable d’une Espérance envers et contre tout, une Espérance folle et joyeuse qui s’enracine dans les promesses, dans la vie et la mort de Jésus Christ et le Témoignage de ceux qui l’ont vu ressuscité ?

 

A chacun.e de voir ! Je préfère, moi, faire le choix de la Confiance. Parce que c’est plus beau que tout ce que j’aurais pu imaginer. Parce que c’est plus beau que tous les rêves de réincarnation, de transmutation et de fusion cosmique que l’on a pu inventer pour exorciser la peur de la mort… Je préfère la Confiance en une Personne vivante qui me connaît et avec qui je vis depuis mon baptême et qui me tire sans cesse de mes ténèbres pour me conduire à Son admirable lumière. Si je n’avais pas Jésus Christ comme compagnon fidèle de tous mes jours, je ne croirais à rien de tout cela.

Le Monde Nouveau auquel Dieu nous prépare, est un Monde de relation, un monde d’amour. Sûr qu’on ne s’y ennuiera pas ! mais c’est maintenant qu’il est commencé, ce Monde, dans tous ces liens si forts et fragiles à la fois que nous tissons avec ceux qui nous entourent et aussi avec tous nos frères humains : C’est l’humanité entière qui est appelée à y entrer, en faisant partie de cette chaîne immense où l’on se tire l’un l’autre vers le Haut en se donnant la main. Tout le contraire de la guerre ! Il faut donc bien soigner ces liens, tant que nous pouvons, pour qu’ils soient porteurs de Vie, d’amour, de tendresse. Jusque dans l’éternité !



C’est ce que nous réalisons chaque fois que nous participons à la Messe, l’Eucharistie. Au travers du Corps du Christ, nous sommes reliés à toutes ces personnes qui sont dans le Christ, et qui sont en Lui des vivants. Oui, ils dorment, mais un Jour, le Seigneur les réveillera pour qu’ils voient de leurs yeux le visage aimant du Père

En préparant cette homélie, du coin de l’œil je voyais le meuble dans mon salon, où les visages de tous mes amis et parents défunts me regardaient en souriant, avec quelques statuettes de saints : Bernard, Remacle, Thérèse, Jean-Paul, et Marie bien sûr.

Comme disait Georges Bernanos : « Il n’y a pas un royaume des morts et un royaume des vivants, mais un Royaume de Dieu, et nous sommes tous dedans. »

 


Libérés de la mort et de la peur de la mort, par Jésus-Christ qui nous tient tous ensemble devant Dieu, nous pouvons sur la terre, comme Lui, devenir un « bon pain » pour les autres si nous Le laissons aimer en nous :  « Je suis le Pain de Vie, celui qui mange de ce pain vivra pour toujours. » 



Amen, merci Seigneur Jésus !


L’Espérance folle
Chanson de Guy Béart ‧ 1971

(interprétée par Isabelle Aubret - voici les paroles, la video (YouTube)... ouvrez-là sur une deuxième page pour chanter avec !)



C'est l'espérance folle qui nous console de tomber du nidEt qui demain prépare, pour nos guitares, d'autres harmoniesS'élève l'espérance, dans le silence soudain de la nuitEt les matins qui chantent, déjà enchantent nos soirs d'aujourd'hui
Viens, c'est la fête en semaine, viensJe t'attends, tu ne sais plus rien, plus rien ne nous sépare, viensViens, si les larmes t'ont fait du bien, ce sourire est déjà le lienAvec les beaux jours qui viennent, reviennent
C'est l'espérance folle qui carambole et tombe du tempsJe vois dans chaque pierre, cette lumière de nos cœurs battantsLa mort, c'est une blague, la même vague nous baigne toujoursEt cet oiseau qui passe porte la trace d'étranges amours
Viens, c'est la fête en semaine, viensJe t'attends, tu le sais plus rien, plus rien ne nous sépare, viensViens, si les larmes t'ont fait du bien, ce sourire est déjà le lienAvec les beaux jours qui viennent, reviennent
C'est l'espérance folle qui danse et vole au-dessus des toitsDes maisons et des places, la terre est basse, je vole avec toiTout est gagné d'avance, je recommence, je grimpe pieds nusAu sommet des montagnes, mâts de cocagne des cieux inconnus.




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